Bientôt un groupe de travail sur la reconnaissance faciale

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé la création prochaine d’un groupe de travail consacré à la reconnaissance faciale, avec pour objectif de poser les bases légales nécessaires à son intégration dans la législation française. Selon son entourage, cette initiative vise à « créer un cadre légal » permettant l’usage encadré de cette technologie controversée.
La composition de ce groupe de travail, qui devrait être formé « dans les prochaines semaines », reste encore à définir.
Si la vidéosurveillance algorithmique (VSA) a été testée de façon « expérimentale et temporaire » lors des Jeux olympiques de Paris 2024, son utilisation en temps réel pour identifier ou suivre des individus reste interdite par la loi. En revanche, son usage est autorisé à posteriori, notamment pour les enquêtes judiciaires, sous certaines conditions fixées par le Code de procédure pénale, comme le rappelle la Cnil.
Début mai, Gérald Darmanin avait exprimé publiquement son soutien à la reconnaissance faciale lors d’un entretien sur YouTube. Il y évoquait notamment ses avantages en matière de sécurité, mais aussi dans le domaine du transport aérien, comparant la lenteur des contrôles à l’aéroport de Roissy avec la rapidité de ceux à Dubaï, rendue possible grâce à cette technologie.
Sur le réseau social X, le ministre avait également affirmé que « la technologie et la reconnaissance faciale sont des solutions pour lutter drastiquement contre l’insécurité », déplorant que le Parlement s’y oppose systématiquement. Il a appelé à une évolution collective pour mieux assurer la sécurité des citoyens. L’entourage du ministre a réaffirmé que cette technologie représente un outil « précieux » dans la lutte contre la délinquance et le crime organisé.
Cependant, cette volonté politique suscite des réserves. Par exemple, Claire Hédon, défenseure des Droits, s’est dite début mai opposée à la « banalisation » de la reconnaissance faciale, rappelant les risques potentiels pour les libertés publiques.
Photo d’illustration © Getty Images