Sécurité aéroportuaire. Un secteur en crise
Les acteurs de la sûreté aéroportuaire, malgré la reprise du trafic aérien espérée, connaissent des temps difficiles…
Le secteur aéroportuaire, en France, représente environ 200 000 salariés, dont 9 000 emplois fixes pour les entreprises de sûreté. Or, comme le souligne le Sesa (Syndicat des entreprises de sécurité aéroportuaire) dans un communiqué du 13 avril dernier, « l’ensemble de l’écosystème aéroportuaire a d’ores et déjà perdu entre 10 et 15 % de ses emplois soit près de 30000 salariés. Au-delà des emplois directs, de nombreux sous-traitants sont eux aussi touchés. » Parmi ses sous-traitants, évidemment, les 9 000 salariés des entreprises de sûreté. Et qui risquent de subir les conséquences de la crise qu’elles doivent affronter.
Or, jusqu’à maintenant, lesdites entreprises ont pu préserver leurs CDI en acceptant des pertes importantes. Vont-elles pouvoir continuer à le faire. Certains pensent que non. Or, si les entreprises de sûreté ne maintiennent pas les emplois, elles ne pourront pas profiter de la prise en charge partielle des salariés en chômage partiel. En effet, l’APLD, le système d'activité partielle de longue durée mis en place par les pouvoirs publics, oblige les entreprises à maintenir les emplois et au minimum 50 % de l’activité pour les deux années à venir. Compte-tenu de la situation actuelle, cela risque d’être impossible. C’est d’ailleurs ce qu’à expliquer Baptiste Thélot, président du Sesa, à notre confrère Les Echos : « L'APLD n'est pas adapté à notre activité, estime le président du SESA. Aujourd'hui, le trafic ne dépasse pas 30 % du niveau de 2019. On peut espérer monter à 50 % cet été et 60 % au maximum à la fin de l'année. Mais certaines aérogares resteront fermées. Compte tenu des disparités de situation, il sera donc difficile de s'engager à faire travailler tous ses salariés à moins 50 %. »
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