Malgré le contexte, pas de réelles mesures
La dernière édition du Baromètre de la sécurité des collaborateurs à l'international du CDSE montre que les dirigeants d’entreprises estiment que l’insécurité à l’international constitue une menace « forte » ou « avérée » pour notre pays, ses entreprises et ses citoyens.
En effet, selon le Baromètre, la perception des risques pesant sur les entreprises et leurs collaborateurs reste à un niveau élevé pour une grande majorité des chefs d’entreprises : un peu plus de huit sur dix. Ce qui correspond à un niveau similaire à celui constaté après les attentats de novembre 2015.
Autre enseignement, plus inquiétant, près de 50 % des dirigeants interrogés dans le cadre de cette enquête pensent que la menace que représente l'insécurité à l'international va s'aggraver dans les cinq années à venir.
Et pourtant…
Or, malgré ce sentiment et ces craintes, on constate un vrai décalage entre ladite perception des risques et la mise en place réelle de dispositifs précis – au sein des entreprises – pour accompagner et protéger les collaborateurs en déplacement. Alors que seulement 42 % des dirigeants ont effectivement confié les questions de sécurité des collaborateurs à l'étranger à une personne dédiée dans l'entreprise ; et tandis qu'une entreprise sur deux soumet ses salariés à des procédures spécifiques pour préparer leurs déplacements, 25 % d’entre-elles dispensent des formations dédiées à ses collaborateurs en déplacement. Une situation qui peut sembler paradoxale mais s'expliquant par le fait que peu d'entreprises s'estiment exposées.
Un paradoxe ?
Pas vraiment puisque seuls 24 % des dirigeants estiment que leur entreprise est directement exposée à des risques à l'international. Comme le souligne le CDSE, « les deux premières éditions du Baromètre avaient permis de faire ressortir une réelle prise de conscience, en particulier chez les entreprises de plus de 250 employés, plus enclines à mettre en place des dispositifs et procédures spécifiques pour préparer les déplacements, et une volonté marquée de la part des entreprises de professionnaliser les enjeux de sécurité et de santé en entreprise. Mais il semble que cette prise de conscience ait été peu suivie d'effets ».
> A noter : Le CDSE veut s’ouvrir aux PME
Lors du dernier colloque du CDSE, à Paris, Alain Juillet, son président, a affirmé sa volonté et celle du club de s’ouvrir aux PME. Longtemps réservés aux directeurs sécurité-sûreté des grands groupes français ou internationaux, le CDSE veut avec cette forme de « démocratisation » aider les entreprises de moindre importance à comprendre et intégrer les problématiques de la sécurité. Tout simplement, les aider à mieux se protéger.