Naissance d'un géant français
Le 11 décembre dernier, Atos confirmait un bruit qui courait depuis quelques semaines : sa volonté d’acquérir Gemalto. Atos vait d’ailleurs fait une offre formelle d’acquisition, de 4,3 milliards de d’euros, visant l’intégralité des titres en circulation ou à émettre. Gemalto l'avait finalement repoussée. Face à ce refus, Atos avait décidé de renoncer à l’opération. Le groupe dirigé par Patrice Caine entrait immédiatement sur les rangs et remportait la mise en quelques jours. D’ailleurs, dans la matinée du 17 décembre, Thales et Gemalto annonçaient la signature d'un accord portant sur une offre en numéraire, au prix de 51 euros (contre 46 euros pour l’offre d’Atos) par action coupon attaché, sur l'ensemble des actions du spécialiste français des cartes à puces. Soit une prime de 57 % sur le cours de clôture du 8 décembre dernier. Cet accord de rapprochement valorise donc Gemalto à environ 4,8 milliards d'euros. En intégrant la reprise de dette de Gemalto, Thales déboursera 5,6 milliards d'euros.
Des géants français
Cette opération est la deuxième d'envergure cette année en France. Rappelons qu’Oberthur Technologies avait racheté Morpho, la filiale biométrie de Safran pour 2,4 milliards. Gemalto s'était d'ailleurs intéressé à Morpho il y a quelques mois.
Ces opérations donnent naissance à des géants français qui seront capables de rivaliser avec les géants américains, tels que Cisco ou IBM, sur les marchés stratégiques de la cybersécurité, de l'internet des objets (usines connectées, aéronefs, véhicules autonomes…) et de l'identification. Le marché reste très émietté et d'autres fusions devraient intervenir.