41 % des Français font encore confiance au gouvernement...
Alors que les mesures du gouvernement se multiplient pour rassurer les Français quant à la leur sécurité, 57 % d’entre eux estiment que l’une des conditions de réussite de cet objectif est de parvenir à une meilleure collaboration entre les forces de l’ordre (police/gendarmerie) et les acteurs de la sécurité privée.
Si dix jours avant les attentats de Trèbes et Carcassonne près d’un Français sur deux (49 %) faisait confiance au gouvernement pour assurer sa sécurité face au terrorisme, au lendemain de cette tragédie (les 28 et 29 mars), les Français ne sont plus que 41 %, soit une baisse de 8 points. C’est aussi le plus bas niveau enregistré depuis la création du baromètre au mois de mai 2016. 61 % des Français affirment se sentir souvent ou de temps en temps en insécurité.
Faire collaborer l’ensemble des acteurs de la chaîne sécuritaire
Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb a annoncé le 5 février dernier la création d’une mission parlementaire pilotée par les députés LREM Jean-Michel Fauvergue (ancien chef du Raid) et Alice Thourot (cf. encadré ci-dessous), visant à renforcer la place du secteur privé dans la sécurité et à développer les collaborations entre la police/gendarmerie et les acteurs de la sécurité privée.
66 % des Français approuvent cette démarche et 64 % estiment que des tâches qui ne rentrent pas dans le coeur de métier des forces de l’ordre peuvent être confiées à des agents de sécurité privée, validant ainsi la volonté du ministre d’alléger la charge de travail de ces dernières en déléguant certaines missions.
> Les Français voient de nombreux avantages dans cette collaboration renforcée :
- 77 % estiment qu’elle permettrait aux policiers et aux gendarmes de se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée pour lesquelles ils ont été spécifiquement formés et 66 % qu’elle dégagerait plus de temps aux forces de l’ordre pour la prévention et le dialogue avec les citoyens.
- 68 % pensent qu’elle permettrait de confier certaines missions, comme des expertises juridiques et informatiques, à des acteurs privés spécialisés dont les compétences ne sont pas disponibles dans le secteur public.
- 57 % jugent qu’elle engendrerait des économies.
Parmi les missions qu’il serait possible de déléguer, les Français approuvent massivement l’idée de confier à des entreprises privées la garde statique des bâtiments officiels (63 %) et la sécurité des écoles (62 %). La majorité d’entre eux sont aussi favorables à la réalisation de patrouilles mixtes sur la voie publique avec les forces de l’ordre (54 %) et au contrôle du stationnement par des entreprises privées (51 %). Par contre, ils rejettent massivement le contrôle de la vitesse des automobilistes (71 %) et le contrôle d’identité (60 %).
Bonne image des agents de sécurité mais...
59 % des Français ont une bonne opinion des agents de sécurité privée. Dans le détail, ils les jugent « sérieux » (62 %), « compétents » (57 %) et « efficaces » (56 %) et, loin d’être « agressifs » (60 % ne leur prêtent pas ce défaut), « intrusifs » (56 % pas d’accord) ou « irrespectueux » (63 % pas d’accord). Enfin, ils jugent ces agents « rassurants » (57 %).
Si les deux-tiers des Français (64 %) souhaitent que l’on autorise les agents de sécurité à porter une arme de type matraque ou bombe lacrymogène, ils sont opposés au port d’arme à feu dans les lieux sensibles hormis dans les gares et aéroports (52 % favorables). Ce refus est particulièrement marqué dans les écoles (68 %), les lieux de culte (66 %) et les lieux de divertissement comme les parcs d’attractions ou les enceintes sportives (62 %).