Quel coût de revient pour les agents ?
Depuis de nombreuses années, le Snes publie un document présentant les différents et principaux éléments de coût entrant dans la composition du prix de revient horaire moyen d’un agent de sécurité pour les coefficients 120, 130, 140, 150 et 235 *. Ce document – qui se présente sous la forme de fiches – est important pour tous les acteurs du secteur de la sécurité privée puisque même les tribunaux l’utilisent comme référence pour condamner des entreprises de sécurité qui vendraient à un prix anormalement bas leurs prestations. Comme ce fut le cas en 2016, pour la société Guard Security Group qui avait été condamnée à 50 000 euros d’amende par le tribunal administratif de Toulon pour avoir, entre autres, sous-traité des prestations à deux autres sociétés de sécurité (Provence Sécurité Gardiennage et Welcome Sécurité Gardiennage) à un prix « anormalement bas » qui était respectivement facturée à 15,50 euros et à 15 euros HT par heure.
> Prix de revient minimum des APS pour 2018 selon le Snes :
- Agent de prévention et de sécurité qualifié (coeff. 120) : 18,127 euros
- Agent de prévention et de sécurité qualifié (coeff. 130) : 18,260 euros
- Agent des services de sécurité incendie SSIAP1 (coeff. 140) : 18,919 euros
- Chef d’équipe des services de sécurité incendie SSIAP2 (coeff. 150) : 22,173 euros
- Chef de service incendie SSIAP3 - agent de maitrise (coeff. 235) : 33,086 euros
- Agent de sécurité cynophile (coeff. 140) : 20,830 euros
A la SNCF : plus de 80 euros
Le coût des prestations de sécurité a toujours, et est encore, le nerf de la guerre du secteur et des relations entre donneurs d’ordres et prestataires. Il est une entreprise où les coûts horaires feraient rêver n’importe quelle société de sécurité privée : la SNCF où il semble que la politique ne soit pas de tirer vers le bas – au détriment des agents de sécurité, du public… - et bien de vendre sa sécurité interne avec un véritable prix plancher.
Au sein de la SNCF, la sûreté est essentiellement prise en charge par la Surveillance générale (Suge), la police ferroviaire de la SNCF dont la mission est de protéger, assister et sécuriser tant les voyageurs que le personnel et les biens sur l’ensemble du réseau SNCF. Il faut savoir que conformément à l’article L. 2251-1-1 du code des transports et du décret n° 2015-845 relatif aux prestations de sûreté fournies par le service interne de la SNCF du 10 juillet 2015, la SNCF peut vendre de la sûreté à d'autres entreprises privées utilisant le réseau ferré. Or, le prix de vente de la sécurité interne de la SNCF pour 2018 est basé, en ce qui concerne le taux horaire d’intervention pour l’horaire de service 2018 (du 10 décembre 2017 au 8 décembre 2018), sur un prix plancher de 84,34 euros. Ce qui laisse rêveur bien des prestataires de sécurité…
- Le document imposant ce prix à toutes les entreprises privées qui achèteraient des heures de sécurité interne de la SNCF est disponible ici.
La sécurité privée va recruter
Cette année, selon pôle emploi***, 33 193 recrutements dans le secteur de la sécurité privée seraient envisagés. Sur 33 193 projets de recrutements, il y aura plus de 41 % qui vont être « difficiles » en raison d’un manque de postulants.
> Le Top 10 des départements pour un emploi en sécurité privée sur 2018 :
- Paris : 4 015 recrutements
- Bouches-du-Rhône : 3 002
- Alpes-Maritimes : 1 692
- Haute-Garonne : 1 569
- Val-de-Marne : 1 313
- Val-d'Oise : 1 199
- Seine-Maritime : 1 148
- Hauts-de-Seine : 1 036
- Rhône : 1 025
- Nord : 1 024.
*Hors charges de structures et hors CICE.
** Ce coût de revient horaire moyen 2018 tient compte de l’Obligation de MAC APS (Maintien et Actualisation des Compétences), en vigueur depuis le 1er janvier 2018.
*** Nombre de projets de recrutement en 2018 par Département. Métier : Agents de sécurité et de surveillance. Enquête BMO - Pôle emploi